MONTHYON « La Butte ». Des origines à nos jours, par Annie CHAMBAULT, Lys Editions Ammateis
Par G. Bernini, président d’honneur de la S.H.M.R.
Annie Chambault est une historienne de terroir au sens véritable du terme. Elle relate sans ostentation la vie passée, séculaire du petit village de Monthyon, poursuivant la veine historique qu’exploitaient les Hussards Noirs de la République dans les monographies de village au XIXe siècle.
Cela fait quelques décennies que je connais cette chercheuse, et plus particulièrement pendant le temps où elle donnait chaque semaine à quelques amateurs éclairés des cours de paléographie dans l’ancienne bibliothèque du musée Bossuet. On appréciait cette pédagogue qu’un long commerce avec les textes anciens avait habituée à la patience et à une grande exigence d’honnêteté dans le déchiffrage des parchemins.
C’est ainsi que, dans son nouvel ouvrage : Monthyon « La Butte », elle a choisi une forme de compilation érudite où la science historique est présente, alliée à l’anecdote qui sert ici à faire revivre les évènements touchant ces femmes et ces hommes de la Goële, depuis les premiers seigneurs du village au XIIe siècle jusqu’aux terribles guerres du XXe siècle.
Elle publie un rare document en couleurs représentant le plan terrier de Monthyon en 1665 et elle n’oublie pas les commerces, les écoles, les transports, les moulins, les corps constitués, la jeunesse, le sport et tout ce qui presque vivre en autarcie les villages d’autrefois, les maisons ouvrant sur des cours communes, le tout regroupé autour de l’église et de son cimetière.
C’est un livre de haute tenue, où la typographie est claire, couchée sur un très beau papier de qualité, le tout sous une reliure bleu-nuit et or, embellie d’une photo d’un dessin en couleur. S’il y avait une petite critique à faire, ce serait de regretter l’absence de la vie quotidienne dans les fermes, dont l’économie était primordiale dans notre région, ainsi que des outils et des ustensiles utilisés, servant au travail de tous les jours, ce qui aurait servi à démontrer la pénibilité des travaux à la campagne avant la mécanisation de l’agriculture. Mais cela n’enlève rien à l’extrême richesse de cet ouvrage.
Comme le disait toujours mon vénérable maître André Endrès, « il faut savoir s’arrêter un jour » car, en Histoire, nul livre n’est jamais terminé et se trouve enrichi par les recherches de chaque génération. Ce livre est le fruit de dix années de travail et, après une lecture de plus de deux cents pages, nous connaissons à peu près tout de « la butte » de Monthyon.