Société historique de Meaux et sa région



CRECY-LA-CHAPELLE

Le dimanche 7 octobre après-midi les membres présents de la Société ont pu visiter l'église collégiale Notre-Dame de l'Assomption de Crécy-la-Chapelle, puis suivre le parcours créçois de la "Vallée des peintres".

La collégiale, classée monument historique en 1846 a fait l'objet d'un programme de restauration ayant duré six années et vient d'être réouverte au culte et donc au public (ouverture nsous conditions). Son origine remonte au IXè siècle sous forme d'un simple oratoire du château fort du lieu,dédié à Notre-Dame, puis érigée en chapelle sous l'épiscopat de Manassès II au XIIè siècle, servant d'appoint à l'église paroissiale Saint-Martin pour les solennités; d'où le nom de "La-Chapelle-sur Crécy" donné au village l'environnant. Sous l'épiscopat d'Anseau au XIIIe siècle elle fut érigée en église paroissiale et collégiale avec l'installation de six (puis huit chanoines par le seigneur Dreux de Chatillon): c'est probablement à cette époque que la chapelle primitive fut remplacée par l'actuel édifice gothique. La comtesse de Champagne Blanche de Navarre, régente de Thibault, la dota richement, puis elle passa au domaine royal lors du mariage de la dernière comtesse Jeanne de Navarre avec le roi de France Philippe IV le Bel en 1284.

Comme le château voisin, elle eut à souffrir de la Guerre de Cent Ans et fut incendiée par les Anglais. Reconstruite, elle fut consacrée par Jean de Briou, évêque de Meaux le 29 juin 1428 ou 16 mai 1629. Epargnée par les Guerres de Religion elle fut garnie de vitraux peints qui ont malheureusement disparu. En raison des crues fréquentes et dévastatrices du Grand Morin, il fallut poser huit tirants de fer en travers de la nef et rehausser le dallage à trois reprises (deux mètres en tout). D'importants travaux d'entretien furent réalisés aux XVIIè et XVIIIè siècles. Des boiseries massives furent posées dans le choeur et les absides des nefs latérales au XVIIIè (puis retirées en 1866). La Révolution et la Terreur épargnèrent la collégiale, mais elle fut laissée de nombreuses années à l'abandon. Les travaux exécutés après son classement aux titre des Monuments Historiques permirent son sauvetage. Ils portèrent sur la toiture et les combles, le triforium, puis le clocher et les arcs boutants; d'autres campagnes successives de travaux eurent lieu: 1867-1870 croisées supérieures de la nef), 1895-1896 (voûtes, arches, triforium), 1904-1911 (couverture clocher, flèche et nefs), décennie 1960 ( voûtes) puis en 1980-81 (remise du sol intérieur à son niveau d'origine après mise en place d'un drainage par un tapis de gravillon).

L'humidité ne cessant de gagner, dégradant pierres et revêtements, une restauration approfondie a été réalisé qui a comporté la consolidation du chevet, le dégagement inférieur de l'édifice et la remise en état de la couverture dans un premier temps , puis restauration des maçonneries intérieures dégradées et étanchéité des murs, restauration du portail occidental, revision des voûtes et consolidation des couvertures, enfin protection des murs des bas-côtés vis à vis des eaux de ruissellement par modification des abords.

On put ainsi admirer l'élévation et l'élégance de l'édifice, déjà évidente par l'extérieur (un vaste espace sud de stationnement permet une vision avec assez de recul) mais plus frappante encore à l'intérieur; d'intéressants chapiteaux sculptés attirent d'emblée le regard, ainsi qu'une belle statuaire: statue de la Vierge à l'enfant en bois doré du XIVè siècle, Sainte Trinité, saint Fiacre, saint Sébastien.

Notre journée s'est poursuivie par la visite de la partie créçoise du parcours dit "La Vallée des Peintres du Grand Morin". Dans la seconde moitié du XIX è siècle de nombreux peintres quittent leurs ateliers parisiens pour peindre en plein air, sur le site, la beauté des paysages. De même que Barbizon ou Moret-sur-Loing , Villiers-sur-morin et Crécy-la-Chapelle en seront des lieux privilégiés pour la Seine-et-Marne. Y viendront et séjourneront des peintres comme Amédée Servin, Francisque Châtelain, Alexandre Véron, Franck Cinot et des célébrités comme Corot, Toulouse-Lautrec, Derain, Dunoyer de Segonzac, pour ne citer que les plus connus. Un circuit pédestre jalonné de panneaux illustrés, installé par l'Office de Tourisme du Pays Créçois, permet de mieux apprécier ces lieux. Pour notre part nous fîmes ainsi halte successivement au Beffroi, au quai des Tanneries et, en suivant les "brassets" et la rivière elle-même, à l'abreuvoir, à l'embarcadère, au pont Dam'Gilles, au port à bois.