Société historique de Meaux et sa région



TROYES

Ce mois de juin a bien commencé pour les membres de la S.H.M.R. qui ont participé à l’excursion du dimanche 1er consacrée à la visite de la belle ville de Troyes. Nous étions en effet accueillis par la société locale de culture, d’histoire et de langue champenoises « Lou Champaignat », échange culturel qui avait commencé en novembre 2007 par la visite de Meaux par nos amis troyens (signalons en passant que le numéro 29 de la revue semestrielle de cette société, dont le sujet était les pans de bois et les moulins, présente une page sur les anciens moulins de Meaux).
Sous la direction éclairée du président de cette association, Mr Dominique Richard, et de Mr Jean-Louis Valentin, maître charpentier et architecte DPLG spécialiste des maisons à pans de bois, la visite a commencé par un parcours dans les rues de la vieille ville permettant d’admirer au passage de belles bâtisses d’époque Renaissance ou des XVIIe et XVIIIe siècles, comme l’hôtel de Vauluisant maintenant transformé en musée, et d’avoir un aperçu de ces maisons du XVIe siècle que sont, comme et plus encore qu’à Provins, les constructions à pans de bois. Celles-ci sont de plus en plus nombreuses à être réhabilitées et mises en valeur grâce au soutien financier de la ville et aux compétences techniques des entreprises locales sous l’impulsion de M. Valentin.
La matinée s’est achevée par la visite détaillée et ô combien passionnante de la « Maison de l’outil et de la pensée ouvrière », tout à la fois bibliothèque et librairie, centre d’accueil pour jeunes gens désireux de prendre contact avec le milieu du compagnonnage et musée, riche d’une inestimable collection d’outils de façonnage à main dans tous les domaines de l’artisanat, admirablement présentés aussi bien par type d’outil que par métier, permettant d’appréhender tous les aspects de l’ingéniosité humaine et de la pensée conceptuelle au service de la main et de son travail au cours des temps (préhistoire exclue). Cette « Maison » est le fruit de l’idée et du travail inlassable d’un jésuite, le Père Paul Feller, et est installée dans l’ancien hôtel particulier de la famille Moroy.


Après un déjeuner ayant permis d’apprécier les spécialités gastronomiques locales, un nouveau parcours dans la vielle ville, baignée par la partie conservée de son canal et entourée de ses promenades vertes et fleuries sur l’emplacement des anciens remparts malheureusement tous disparus, nous a permis de comprendre de façon approfondie les impératifs techniques des maisons à pans de bois et les raisons de leur longévité, d’apprécier la beauté et l’agrément de leurs cours intérieures, privatives et donc habituellement non accessibles à la visite.
Puis ce fut, sous la conduite experte de Madame Catherine Nébot, pharmacien, qui y exerça dans les « années 60 », la découverte dans l’ancien Hôtel-Dieu (dont les locaux du XVIIe siècle sont maintenant occupés par l’université, clos sur rue par une superbe grille en fer forgé de la même époque) de l’apothicairerie, précédée de son jardin médiéval partiellement restitué, qui expose sur les étagères couvrant les quatre murs de la pièce principale une riche et unique collection de bocaux à poudres et liquides médicinaux et de boites en bois joliment peintes destinées à renfermer les plantes séchées employées à l’époque. Une présentation documentaire donne, devant ces étagères, des informations sur les propriétés de celles-ci et l’usage des préparations pharmaceutiques dans lesquelles elles étaient incorporées.
Une journée à Troyes serait bien incomplète sans avoir vu certaines de ses nombreuses églises : simple aperçu de l’architecture et de la décoration extérieure de beaucoup d’entre elles au cours de la promenade à pied, appréciation silencieuse du splendide jubé gothique de l’église Sainte-Madeleine… pendant un récital de violon ! jusqu’à la découverte détaillée de la cathédrale gothique Saint-Pierre et Saint-Paul dont la construction débuta au XIIIe siècle et qui, comme Saint-Etienne de Meaux, n’est pourvue que d’une seule tour achevée, la tour nord, et- à la différence de la nôtre- possède encore la plus grande partie de ses vitraux, magnifique ensemble du XIVe au XVI siècles.
A tous les meldois et seine-et-marnais qui ne la connaissent pas ou imparfaitement nous ne pouvons que recommander cette capitale historique des comtes de Champagne et de Brie dont la forme en plan rappelle celle d’un bouchon…de bouteille de Champagne.