Age du Bronze

Un ensemble funéraire de l'âge du Bronze moyen à Mareuil-lès-Meaux "Les Vignolles" (Seine-et-Marne), par R. Cottiaux et P. Lawrence-Dubovac, Revue archéologique d'Ile de France, n°1, 2008, p. 113-124.

Il s'agit d'un ensemble de 29 tomes (28 incinérations et 1 inhumation), mis au jour en 2001 sur l'emprise de la rocade sud-ouest de Meaux, au sein d'un vaste ensemble de 300 structures archéologiques très diverses représentant cinq occupations anciennes se succédant du Mésolithique au second âge du Fer. Ces sépultures ne comportaient quasiment pas de mobilier conservé et ont été datées par radiocarbone. Le site est localisé sur la rive gauche de la Marne à 500 mètres du cours actuel de la rivière, en limite supérieure de la basse terrasse alluviale. Ces tombes sont dispersées sur une emprise décapée de 1,4 hectare.

L'inhumation, située dans une fosse creusée dans le limon, est celle d'un homme plutôt robuste, jeune adulte de moins de 30 ans, ne présentant pas de trace de traumatisme, orienté nord-sud, tête au sud, membres supérieurs fléchis et membres inférieurs hyperfléchis. Il a été inhumé en pleine terre, dans une fosse étroite avec colmatage immédiat de la sépulture. Il n'est pas mentionné de trace pathologique. La datation par radiocarbone est de 1739 à 1535 avant J.C.

Les incinérations sont des dépôts en fosses contenant chacune un amas d'esquilles osseuses évoquant un dépôt originel en contenant périssable, avec présence de témoins de combustion mêlés aux esquilles, mais le poids des amas recueillis s'avère très variable entre 15 g et 2380 g. Les proportions de chaque catégorie de fragment osseux par rapport à la masse totale, semblables ou très proches des proportions théoriques (crâne : 20%, tronc : 14% , membres: 54%), montrent l'absence de prépondérance systématique des fragments osseux sur le bûcher. Les datations obtenues par radiocarbone sont un peu plus récentes que pour l'inhumation : 1658 à 1387 av. JC pour les os de l'incinérationen contenant périssable, et de 1621 à 1320 av. JC pour ceux recuillis dispersés dans une fosse large.

Cette nécropole n'est pas isolée dans notre région mais s'intègre aux découvertes réalisées à Changis-sur-Marne "Les Pétreaux" (2007), à Méry-sur-Marne "La Remise (1993), Vignely "Les Hayettes" (1995) et Bussy-Saint-Georges "Champ Fleuri sud" (1994), avec de fortes similitudes: même sobriété des structures funéraires, présence de plusieurs types de tombes et fort pourcentage de tombes à contenant périssable, faible qujantité de mobilier associé.

Ainsi ces découvertes corroborent, pour ce secteur du nord de la Seine-et-Marne, la poursuite de l'inhumation jusqu'à la fin du Bronze ancien et le développement de la pratique de l'incinération dès le Bronze moyen.

P. Charon

Sépultures et céramiques du Bronze ancien à Meaux "Route de Varreddes/Chemin de Flandre" (Seine-et-Marne), par P. Brunet, J.-G. Pariat, R. Cottiaux avec le collaboration de M.-F. André, Revue archéologique d'Ile de France, n°2, 2009, p. 3-22.

La fouille su site néolithique finaél de la "Route de Varreddes/Chemin de Flandre" a permis de mettre au jour trois sépultures datées par radiocarbone de l'Âge du Bronze ancien, ainsi que quelques éléments céramiques de l'époque. Il existe un empierrement formant un quadrilatère orienté est-ouest, qui n'est pas considéré comme des vestiges d'un monument funéraire. La stratigraphie n'a pas permis de séparer les restes néolithiques de ceux du Bronze. Trois sépultures ont été dégagées. Globalement les surfaces externes de os comportent peu de traces , le tissu spongieux est conservé, les épiphyses des os longs sont présentes et la fragmentation est faible; les squelettes sont complets et il manque peu d'ossements.

La sépulture 2401 située dans la partie sud de la zone empierrée est séparée en deux parties: Il s'agit d'un immature dont l'âge n'a pu être précisé; le membre supérieur droit, les côtes droites, le bloc crânio-facial, la mandibule et les côtes gauches forment un ensemble décalé du reste du squelette. Le bloc crânio-facial est très fragmenté, la mandibule déconnectée et le cou est rompu, tandis que les vertèbres lombaires et sacrum et coccyx sont absents. L'articulation de l'épaule deroite est disloquée alors que la gauche est maintenue. La ceinture pelvienne n'est pas conservée. Les os longs des membres inférieurs sont en place mais les deux pieds ont disparu. Il n'est pas mentionné d'observation paléopathologique.

La sépulture 2411, est située à 2,5 m au nord de la précédente: elle renferme le squelette d'un adulte masculin particulière gracile. La denture est en bon état avec des cuspides peu abrasées encore visibles. Il est signalé la probabilité d'une fracture de la cheville gauche consolidée, compte tenu de l'existence d'un cal à l'extrémité inférieure de la fibula (péroné), sans autre précisison. Le squelette est en décubitus dorsal, l'avant bras droit hyperfléchi alors que les bras sont allongés le long du tronc. Les membres inférieurs sont fléchis sur le côté droit à 60°.

La sépulture 2429 se situe à 0m70 à l'ouest de la sépulture 2401: il s'agit d'un immature de 16 à 20 ans, de sexe indéterminé, avec un bon état dentaire. Le sujet est dans une fosse de 1m80 de long pour 0m70 de large. Il est en décubitus dorsal, las membres inférieurs allongés tandis que les supérieurs sont légèrement fléchis, les avant-bras devant le thorax et les mains sur l'abdomen. Il n'est pas signalé de fait paléopathologique.

Les sépultures n'ont pas livré de mobilier. Deux datations radiocarbone donnent les dates de 1950 à 1740 av. JC, et 2130 à 1830 av. JC. Dans ce secteur de l'Ile-de-France, les sépultures du Bronze ancien sont peu nombreuses. On compte parmi elles deux tombes à Changis-sur-Marne "Les Pétreaux", une sépulture à Meaux "Barreau routier de la rocade de Meaux" , celle de Mareuil-lès-Meaux "Les Vignolles".

La céramique est représentée par des fragments de poteries, environ 70 tessons, provenant d'une fosse et du niveau archéologique où ils sont mêlés aux vestiges des autres périodes. Leurs propriétés (formes, moyens de préhension, décors) sont présentés en détail dans la publication.

P. Charon